Ne pas confondre zones ATEX et zones dangereuses
- La zone ATEX est l’emplacement où le mélange gazeux (ou de poussières, fibres ou particules volatiles) est présent avec l’air : nous sommes en Atmosphère Explosive.
- La zone dangereuse est le volume à l’intérieur et/ou autour d’une installation où les effets (thermique, souffle, projections) peuvent se faire sentir et dans laquelle le personnel présent risque pour sa sécurité, sa santé et où l’environnement (bâtiment, équipements, outil industriel…) peut être atteint dans son intégrité.
Les zones ATEX sont classées en fonction de leur probabilité d’apparition des risques d’explosion :
- Zones 0, 1 et 2 pour les gaz, vapeurs et brouillards
- Zones 20, 21 et 22 pour les ambiances avec poussières, fibres ou particules en suspension dans l’air
- Zones 0 et 20 dans un fonctionnement normal de l’installation avec une grande fréquence d’apparition
- Zones 1 et 21 dans un fonctionnement normal de l’installation avec une apparition occasionnelle
- Zones 2 et 22 pour un dysfonctionnement de l’installation ou de son utilisation
- Zone X EN indique une zone théorique dont l’étendue est considérée comme négligeable dans les conditions normales.
Atmosphère explosible, quelle est la différence avec explosive ?
Suivant les définitions « explosif-explosive adj : caractérise ce qui peut faire explosion » et « explosible adj : se dit d’une matière qui peut faire explosion »
Ces deux adjectifs similaires peuvent donc être employés indifféremment… Les deux dénominations « atmosphère explosive » et atmosphère explosibles » sont utilisées dans notre métier de conseil et de prévention des risques d’explosion en entreprises.
Quelle est la différence entre une combustion et une explosion ?
Les différentes définitions de combustion, explosion, déflagration et détonation sont généralement données pour des substances pyrotechniques qui ne font pas parties de la réglementation ATEX. En effet, les substances chimiques pyrotechniques n’ont pas besoins d’air (ou comburant) pour réagir.
Dans une zone ATEX nous retiendrons ces 3 définitions : inflammation, combustion et explosion.
- Inflammation : c’est l’apport d’énergie nécessaire à un début de combustion.
- Combustion : réaction chimique entre 2 ou plusieurs substances, généralement un combustible et un comburant (l’oxygène de l’air) formant une ATEX, et après inflammation dégage de l’énergie calorique par les flammes de combustion.
- Combustion lente : réaction thermique sans apparition de flamme
- Explosion : C’est un développement rapide de la combustion avec un dégagement d’énergie important sur un temps très court (projection d’objets, effet missile, surpression et température importante). Cette réaction est la plus intense dans un milieu confiné avec un mélange stœchiométrique.
Par rapport à ces définitions, l’évaluation du risque ATEX ne peut se cantonner à l’analyse d’une explosion en milieu confiné. Par exemple, le renversement d’acide ou d’acétone sur la blouse de travail d’un opérateur ne conduit pas à une explosion, mais la chaleur produite par la combustion peut provoquer de graves brûlures avec des conséquences dramatiques. La manutention, le stockage, le transfert et l’utilisation de ces produits doivent donc être étudiés.
L’explosion pneumatique n’est pas due à l’ATEX, elle est générée par une surpression dépassant la résistance mécanique d’un contenant.
Le zonage et l’évaluation et la maîtrise des risques ATEX ?
Le Zonage Atex : c’est une estimation de la présence de substance explosive (gaz, vapeur, poussières, fibres ou particules en suspension dans l’air). Les calculs des dimensions et fréquences d’apparition doivent être réalisés suivant les normes EN 60079-10-1 et EN 60079-10-2. Un dossier de zonage ne présente généralement pas les préconisations à mettre œuvre pour travailler en sécurité. Il conduit le plus souvent à généraliser la mise en place d’appareils certifiés ATEX, ce qui conduit à une augmentation des coûts d’investissement et de maintenance.
L’évaluation et la maîtrise des risques : c’est une analyse détaillée des phénomènes physiques qui conduiraient à une combustion ou une explosion. Une recherche des moyens de maîtrise techniques ou organisationnels conduit à :
- Réduire la probabilité de la présence des zones ATEX, leur nombre en fonction des phases de vie de l’installation et leurs dimensions.
- D’analyser les sources d’inflammation en zones ATEX résiduelles pour chaque poste de travail.
- De mettre en place les dispositifs pour diminuer les risques de combustions et explosions potentielles ainsi que de minimiser des effets thermiques, de surpressions et de projections d’une explosion.
- De réaliser l’adéquation des appareils électriques et non électriques certifiés ATEX.
- De proposer par une analyse de risque des solutions acceptables à l’utilisation des appareils non certifiés ATEX.
- De mettre en œuvre des formations pour la sécurité du personnel et pour la préservation de l’outil industriel.