30 Avr Incendie dans une cabine de peinture
Nombre d’industriels utilisent des cabines de peintures. Si des solvants inflammables sont utilisés, alors la cabine de peinture ou ses composants doivent être certifiés ATEX. Cette certification sur la cabine vous assure qu’elle ne sera pas la source d’énergie minimale d’inflammation de l’ATEX générée lors de la manipulation des solvants et peintures. Est-ce suffisant ? Nous voyons dans l’accident ci-dessous, que cela ne suffit pas ! Dans une entreprise de fabrication de nacelles et chariots, un feu se déclare dans la cabine de peinture. Des flammèches apparaissent au niveau du pistolet de pulvérisation électrostatique que le peintre s’apprête à utiliser. En secouant le pistolet pour tenter d’éteindre l’incendie, des flammèches sont projetées au niveau du poste de nettoyage où des vapeurs de solvant sont présentes. L’opérateur sort de la cabine. Un deuxième opérateur tente d’éteindre le feu, en vain. Les 68 employés présents sont évacués. Les pompiers maîtrisent l’incendie à l’aide de lances en 35 minutes.
Que s’est-il passé ?
Le peintre venait de nettoyer son pistolet avec un pinceau et du solvant pour pouvoir effectuer un changement de couleur sur une pièce.
La cabine de peinture et tous les équipements sont certifiés ATEX. Des contrôles de conformité électrique et d’adéquation aux normes ATEX sont réalisés tous les ans.
L’apparition d’un arc électrique au niveau du pistolet provient d’une décharge électrostatique. Cette décharge est due au desserrage de la mise à la terre du flexible armé du pistolet ne permettant plus la dissipation de ces charges. L’absence de rondelles frein, et les vibrations ont pu participer au desserrage de la liaison vissée permettant une montée en tension du corps du pistolet. Par ailleurs, l’opérateur était positionné sur la dalle béton et non pas sur les caillebotis métalliques mis à la terre. La redondance de la mise à la terre du pistolet n’était donc pas assurée.
L’accumulation de charge sur le pistolet peut être due à l’opérateur lui-même, au frottement du pinceau lors du nettoyage ou au passage de la peinture dans le flexible et le pistolet.
La mise à la terre des équipements et du salarié est indispensable à la prévention des accidents dus aux vapeurs inflammables. Elle doit être vérifiée annuellement. Les salariés doivent disposer des chaussures (ESD) permettant la dissipation des charges électrostatiques, celle-ci est possible si le sol est lui-même conducteur électro-statiquement et relié à la terre. (La résistivité du sol par rapport au risque électrostatique doit être de 10 6 Ohm.m)
En effet la décharge de l’électricité statique est due au phénomène de :
– Charge,
– Accumulation des charges dans un matériau,
– puis décharge d’électricité statique.
Les charges peuvent être provoquées par :
– Frottement (ou contact/séparation) entre deux matériaux différents dont l’un au moins est isolant, ces matériaux peuvent être des solides ou des liquides,
– Par influence au voisinage d’un élément déjà chargé électriquement (les charges de signes opposés s’attirent),
– Par contact et transmission.
L’accumulation est produite :
– Dans des matériaux conducteurs non reliés à la terre,
– Dans des matériaux isolants de résistivité > 10 7 Ohm.m. (Dans un matériaux isolant la constante de temps de décharge est trop importante, pour que les ions puissent être évacués)
Les décharges peuvent être :
– Un arc électrique entre 2 matériaux conducteurs à des potentiels différents,
– Étincelle entre un matériaux isolant et un corps conducteur éventuellement relié à la terre,
– Glissante de surface dans un matériau isolant fortement chargé,
– Ou de cône pour des céréales ou des farines dans un silo.
Sans une analyse du risque d’inflammation de vos ATEX, (13 sources d’inflammation à étudier), vous passez à côté de pouvoir mettre en place les moyens de maîtrise de ces sources d’inflammation, essentielle à la sécurité de vos collaborateurs.